Des plaies, des nématodes, des TGF…

Les nématodes sont des vers parasites des intestins… ils profitent d’un milieu favorable à leur prolifération pour s’installer à demeure. Ils engendrent bien entendu des soucis de santé parfois majeur dans toutes les espèces parasitées…

L’étude de ces bestioles permet de mieux lutter contre leur développement, elle permet aussi d’identifier de nouvelles opportunités thérapeutiques, rappelons que notre arsenal thérapeutique actuel est en très grande partie issu de la nature…

Ici, des chercheurs, travaillant sur un nématode nommé « Heligmosomoides polygyrus », ont découvert une protéine qui possède des propriétés d’induction de cicatrisation très intéressante. (Le travail est décrit dans l’article https://www.life-science-alliance.org/content/7/11/e202302249 )

Elle permet une accélération de la vitesse de réparation d’une plaie cutanée. Cette protéine a une action de type TGF béta, une cytokine tout à fait surprenante sur laquelle j’ai eu le bonheur de travailler pendant quelques années.

Les TGF, car il y en a toute une famille, jouent des rôles divers dans l’immunité et la fibrose et leurs récepteurs cellulaires fonctionnent de manière surprenante qui nous a fait vivre des moments difficiles avec nos collègues spécialistes de pharmacologie…

En effet, l’activité est en forme de « courbe en cloche » En clair, quand vous ajoutez des concentrations croissantes de TGF sur des cellules, l’activité augmente puis elle plafonne et enfin diminue pour les plus fortes concentrations !!!

Cette situation s’explique par le fait que les récepteurs sont multimériques, c’est-à-dire qu’ils sont composés de plusieurs chaînes protéiques différentes…

Ceci étant dit, cet analogue de TGF est une piste fantastique pour améliorer la cicatrisation…

Alors vous qui êtes en bonne santé, tout va bien, mais pensez aux diabétiques avec leurs plaies qui les handicapent pendant des années…

Il reste à démontrer que cet effet positif chez la souris sera actif chez l’homme, mais grâce à la biologie moléculaire de grandes quantités de protéine sont désormais disponibles pour réaliser les études !!

Et merci à tous les chercheurs qui utilisent un ennui, les nématodes, pour en faire un outil positif, un TGF-like…

J’en ris, j’en pleure…

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