Là, devant mes yeux écarquillés, la recette du jour de mon journal quotidien s’étale… pizza poulet au curry et ananas…
Dans une société en pleine décomposition, une telle composition est tout à fait acceptable… sans doute.
C’est un peu comme l’autorisation de défiler en jupe pour les athlètes masculins, il n’y a aucune raison pour que les féminines défilent en jupe et que les masculins en soient interdits, non ?
Je reviens sur la recette… il est précisé dans les ingrédients, que la pâte est toute faite, l’ananas en boite, la sauce de type « préparation pour pizza », le gruyère râpé industriel aussi, tout comme le curry. Le cuisinier est donc un assembleur de produits, un peu comme le robot qui fabrique nos voitures.
Ça se comprends. Plutôt que de préparer ses tomates en éliminant la peau après les avoir ébouillantées, ôté les pépins puis fait réduire doucement la pulpe en ajoutant ce qu’il faut de sel et d’épices (SVP, un peu plus d’origan, doucement sur le basilic…), c’est plus agréable d’entendre le « pop » à l’ouverture du pot industriel. C’est chouette un truc à composition incertaine, avec l’ensemble de la tomate de départ, bouillie dans des cuves en acier inoxydable de vingt mètres cubes…
Le mélange de goût de cette chose proposée est, vu de fenêtre de passionné de cuisine, du type « gloubi boulga » de Casimir (voir https://www.marmiton.org/recettes/recette_gloubi-boulga_14504.aspx ).
J’ai une pensée émue pour les créateurs des pizzas originelles qui sont tellement agités dans leurs tombes que l’on pourrait les utiliser pour monter des blancs en neige… et je pense qu’il est temps de légiférer…
Certains se battent pour que les compositions à base de légumes soient dans l’impossibilité d’utiliser les mots désignant les préparations de viande (steak haché de légumes…) alors je pense que la chose décrite dans cette recette devrait aussi être dans l’obligation de renonce au mot « pizza » …
Hélas, je sais que mon appel sera ignoré…
La nourriture vite fait mal fait est la seule solution permettant aux consommateurs d’investir leur temps de vie à des activités financièrement rentables… les préparations ignobles et au goût indécis vont donc continuer à proliférer… sans moi.
Ce que j’en dis…