La douleur est une pièce de monnaie qui présente une face positive en nous prévenant d’un souci dans un endroit de notre corps où tout se passait bien jusque-là, et une face négative en transformant parfois notre vie en cauchemar impossible à arrêter comme le film « un jour sans fin » mais sans le côté romantisme…
Les recherches présentées dans https://academic.oup.com/brain/advance-article-abstract/doi/10.1093/brain/awae179/7686987?redirectedFrom=fulltext&login=false décrivent une différence de fonctionnement au niveau des récepteurs de la douleur en fonction du sexe. Il y aurait donc un dimorphisme sexuel dans la sensibilité à la douleur. Ceci implique de réfléchir une approche différente du traitement de la douleur selon le sexe du patient.
Les études ont été menées chez la souris, le primate non humain et l’humain. Deux stimulants ont été utilisés, la prolactine and l’orexine B qui ont des activités pléiotropes en complément de leur fonction primaire en particulier dans la régulation du niveau de sensibilité à la douleur des récepteurs nociceptifs (récepteurs qui envoient le signal douleur).
De manière surprenante, la prolactine sensibilise les cellules femelles et pas les cellules mâles, tandis que l’orexine B sensibilise les cellules mâles et pas les cellules femelles. Pour compléter l’étude, les chercheurs ont bloqués les récepteurs de la prolactine et de l’orexine B et cette sensibilisation à la douleur a été inhibée.
Ces résultats incitent à mieux définir les études cliniques sur le contrôle de la douleur et réanalyser les résultats des anciennes études cliniques en précisant la répartition des hommes et femmes. Ils obligent aussi à reconsidérer la façon dont l’étude de nouveaux produits anti-douleur est menée au niveau de la recherche préclinique et au cours du développement clinique.
Cela pourrait permettre dans l’avenir de mieux prendre en charge cette horreur absolue qu’est la douleur chronique qui empoisonne littéralement la vie des patients et de leurs proches sans que des progrès majeurs aient été notés ces dernières années
Ce que j’en dis…