Les maux des maudits mots…

Ce matin, au réveil, j’étais à moitié endormi, ou à moitié réveillé, j’hésite encore entre les deux versions, et mon cerveau en confusion m’a alors envoyé une phrase dans la figure telle une flèche dans une pomme comme l’aurait envoyé Guillaume …

La phrase disait :

« Les mots sillons des agriculteurs sculptent la beauté de nos paysages »

Je sentais des émaux sillons brillants dans cette phrase mais j’étais un capable de comprendre ce qu’elle voulait vraiment me dire…

Je sentais venir une crise de mots, le mal des maudits mots… chaque année, dès l’I vert j’en souffre et je me questionne…

Avez-vous ce genre de phrase étrange dans vos têtes vous aussi ? Suis-je le seul à souffrir de cette maladie mêlant des mots sans fin, les habillant de couleurs inconnues et d’associations impossibles ?

Certains poètes et écrivains en ont souffert pendant toute leur vie. D’autres, toujours en vie, en sont eux aussi atteints… Ils ne peuvent que passer leur temps à déjouer les tours de cochons que leur font les mots. Ce sont des démons qui tirent les pieds faute de tirer les cerveaux lents à réagir à leurs sollicitas sillons…

Je repense à Monsieur Devos, c’est sans doute lui qui m’a refilé le virus… jouer avec les mots…

Oh bien sûr le scribouillard fainéant que je suis est bien loin de la qualité atteinte par celui qui écrit « les hommes préfèrent glisser leur peau sous les draps, que la risquer sous les drapeaux » alors je me contente d’accepter les phrases qui naissent un matin…

« Les mots sillons… » je pourrais enrichir un peu tout de même !!

« les micros sillons des agriculteurs chantent de bonne heure le bonheur dans nos paysages »

« les maux sillonnent le front des agriculteurs de micros-sillons »

« les agriculteurs fatigués et prêt à la démission, sillonnent la campagne de micros-sillons … »

Tout cela ne voudrait rien dire en final.

Et pourquoi ça ne veut rien dire ? parce que je n’ai aucune mission, je suis prêt à arrêter mes chroniques, mais sans mission impossible de démissionner…

J’avoue que je vais poursuivre cette auto-mission que personne n’a souhaité, ni vous nîmois… enfin ni -moi, car j’habite en Bourgogne alors nîmois c’est un sens C, pour éviter de se mettre dans un sens interdit…

J’attire votre attention sur la tension qui sous tend cette chronique. Elle est à la limite du non-sens faute de bon sens, mais elle m’aide à sur vivre, sûrement.

J’ai trop souvent envie de sous-estimer l’avis de la vie sur le besoin de tracer son sillon un peu comme le ferait un agriculteur triste qui s’occupe de nos paysages dans une totale indifférence…

Car les sillons des agriculteurs, franchement, on s’en fout quand on sillonne la France… sauf… sauf quand on réalise que « les mots sillons des agriculteurs sculptent la beauté nos paysages… »

Ce que j’en dis

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