J’ai eu une chance unique durant mes études universitaires… j’ai été formé par des femmes.
Durant la première année de mes recherches, c’est une femme qui a dirigé mon travail à Paris dans une unité INSERM de Lariboisière. Madame Ketty Schwartz, intelligente, exigeante, respectueuse de tous, une femme exceptionnelle décédée trop vite d’un cancer… je me souviens du lundi où, de retour d’u week-end dans ma Franche Comté, elle m’attendait à l’entrée du laboratoire pour me dire qu’elle était désolée… elle était désolée car, après une semaine d’un dur travail de purification, j’avais mal conservé une protéine que j’avais préparé dans le laboratoire et qu’il fallait recommencer la purification…
Durant les trois années de ma thèse, stoppée au milieu des recherches par une année de service militaire (à l’époque il y avait l’armée qui s’imposait parfois…), c’est une femme qui a piloté là-aussi. Madame Michèle Bride, intelligente, exigeante, forte de caractère, soutien indéfectible de son équipe… Je me souviens des discussions où l’on construisait ensemble les approches futures, où les soucis de manipulations devenaient des opportunités de progrès.
Oui j’ai eu de la chance d’avoir été formé par des femmes.
Ensuite, quand je suis arrivé dans l’industrie pharmaceutique, j’ai dirigé des équipes formées en majorité de femmes. J’ai eu la surprise de participer à des réunions de direction où la seule femme était la secrétaire de séance… il a même eu des époques où l’utilisation de la cigarette et du cigare était autorisée pendant les réunions, c’étaient des réunions « d’hommes » où la fumée piquait les yeux !!! Ces moments là étaient passionnants et pleins d’idées de progrès scientifiques motivants. Auraient-ils été plus efficaces avec des femmes, je l’ignore.
Ce dont je suis certain est que seuls les hommes avaient eu leur chance de réussir et que les femmes étaient mises en seconde ligne.
Oui vraiment, j’ai eu la chance unique d’être formé par des femmes. C’est un peu triste d’en être conscient uniquement maintenant non ? J’aurais pu aller leur dire et les remercier cent fois…
C’est vrai que les hommes sont parfois assez lents pour comprendre vraiment la vie et ces moments importants…
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